vendredi 25 janvier 2013

Meursault - Something for the Weakened



Ter repetita : comme en 2008 avec le subjuguant Pissing on Bonfires/Kissing With Tongues, puis deux ans plus tard avec All Creatures Will Make Cherry, les Ecossais parviennent une fois de plus à nous enchanter en quelques secondes. Comment ça marche ? Neil Pennycook a une recette très simple : mettre en avant ses qualités naturelles et ainsi, comme par magie, les défauts passeront pour d'admirables imperfections. Quelques secondes, donc, le temps d'un titre inaugural déjà réconfortant : sur Thumb, muni de son ukulélé, le chanteur révèle ses plus belles vocalises pour un mémorable credo :  « We will not be weakened, anymore ». Tout est dit. Signé chez Song by Toad Records, Meursault détient le pouvoir quasi hypnotique de s'accaparer tout ce qu'il touche. Ce troisième album contient très peu de défauts, porté par des instrus riches et automnales sans paraître adipeuses : Hole en atteste, où chaque instrument se place exactement là où il doit être, en toute simplicité. La voix de Pennycook, bordée de mille textures (Dearly Distracted), y est pour beaucoup. Elle porte en elle une dynamique qui, de la première à la dernière note, irrigue ce disque délicat et rocailleux. Pas assez pour crier au génie cependant, car si Something For The Weakened semble aussi bien mené, c'est parce qu'il ne prend jamais le risque de perdre l'auditeur dans un sentier inoccupé, d'où la sensation d'hypnose, justement. Mais le groupe n'hésite pas à reprendre un ancien titre pour lui donner un tout nouveau visage (Lament For A Teenage Millionnaire, également présente sur leur premier opus). Ce troisième ouvrage n'est ni une révolution, mais ne sonne pour autant pas la fin des haricots, car il en reste encore pas mal à Ecossais.
7/10
(Differ-Ant, 2012)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire