Barbara Panther - s/t (2011)
Être originaire du Rwanda, grandir à Bruxelles puis vivre à Berlin, ça vous forge une culture. Barbara Panther est, comme qui dirait, une femme du monde. Sauvage, curieuse, touche-à-tout. Des caractéristiques qui, sans même lire sa biographie, irriguent sa musique. Après un premier EP, l'artiste longiligne s'épaissit un peu plus avec cet album éponyme, épaulée par Matthew Herbert. Onze titres taillés dans le roc, en anglais, qui, sans déplaire, agacent quelque peu. Car, si la diversité des compositions est à saluer, on ne peut s'empêcher de lever le signal “déjà vu”. La maladroite Rise Up en ouverture laisse craindre le pire. À trop vouloir brasser tous les genres, Barbara Panther s'égare, perdant l'itinéraire qui la guide. La voix dévoile des palettes excitantes, très proche de celle de Karin Dreijer Andersson, alias Fever Ray. Sur Unchained et Voodoo, elle associe une rythmique dansante et beats électroniques. Pertinent. Mais un fantôme plane alors. L'innocence juvénile de Björk, période Debut (1993), hante les compositions de Barbara Panther, qui n'arrive que par des moments épars à s'en détacher. Il n'y a cependant pas de quoi être honteuse à se laisser guider par pareil ectoplasme. Barbara Panther a quand même une sacrée gouaille et une voix délicieuse. Plus convaincante, la fin du disque éparpille ici et là de savantes idées de compositions (Dizzy) qui méritent d'être mieux canalisées. Mais la formule adoptée par l'artiste, entre une électronique futuriste mêlée à des sonorités tribales, a connu des missionnaires plus inspirées.
4.5/10
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