lundi 15 août 2011

Gold Bears - Are You Falling in Love? (2011)



Are You Falling in Love? est sorti en mai 2011. La précision a son importance car ces 33 minutes semblent tout droit débarquées de la fin du siècle dernier. 'Remember that night in 1993 ?', apostrophe même le chanteur sur Besides You. Un voyage dans le temps ? Pourquoi pas. Avec un son très daté et un nom de groupe animalier vraiment très original, Gold Bears n'a plus grand chose à perdre de toute façon. 

Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir hué : après quelques écoutes laborieuses, l'album se révèle vite familier, tel ce vieil habit démodé qu'on aimerait porter à tout jamais. Rien ne surprend chez Gold Bears. Vraiment rien. Il n'empêche que l'album, joliment, suspend le temps. Le leader Jeremy Underwood habille sa voix d'une teinte nostalgique qui n'est pas sans ranimer le romantisme élancé d'un Morrissey sur East Station Attendant. Les guitares saturées sont souvent (mal) déployées pour délivrer une gentillette pop shoegaze. 

C'est comme si les quatre lurons de Gold Bears avaient entrepris de ressusciter une époque révolue, avec une pointe de mélancolie et de distraction. La candeur adolescente des délicieux Pains of Being Pure at Heart n'est pas très loin, notamment sur In This City, I'm Invincible. Il y a dans la musique de ces deux groupes quelque chose de naïf, inoffensif mais qui paraît sincère, illustré à merveille sur la ballade Besides You. Dans cette démarche un peu malhabile mais touchante, Gold Bears veut  croire qu'il n'y a pas d'âge pour tomber amoureux. Il faudra un peu plus de mordant pour nous en convaincre complètement.

5.5/10



(Slumberland/Differ-Ant) 

vendredi 12 août 2011

Big Talk - s/t (2011)




Avoir entre les mains la production d'un nouveau groupe est souvent source d'enthousiasme. Une fois dans les oreilles, en revanche… Ici, il s'agit de Ronnie Vanucci, le batteur des Killers qui s'associe à Taylor Milne pour former Big Talk. En dévoilant deux titres de l'album il y a quelques mois, le duo a presque réussi à nous faire croire que cette escapade, c'était du lourd. A quelques détails près.

Getaways, premier single tiré de Big Talk, est pourtant fort agréable. Parfaitement calibré pour les ondes FM estivales, le titre démontre que le choix de Vanucci d'accaparer le micro est plutôt judicieux. La ligne instrumentale est prévisible à des kilomètres, mais faisons comme si. Et No Whiskey est prenante, sous ces airs de ritournelle folk charnelle. A la Jack White, version minimaliste. 

L'appréciation de l'album s'arrête là. Les éléments restants, variations plus ou moins subtiles de ces deux morceaux, n'ont pas grand intérêt. Aussi vite écoutés, aussi vite peu aimés. Sans être déplaisants, ces titres mineurs sonnent comme des tas d'autres groupes tout aussi peu captivants. The Next One Living, au couplet sensible et charmeur, se retrouve décapitée par un refrain insipide. Des bribes d'idées desservies par la production archi-classique de Joe Chicarelli (The Strokes, My Morning Jacket) et étiquetée "bande-son rock de l'été". Cessons l'écoute de ce verbiage en gardant Big Eye à l'esprit. Une belle conclusion dans la veine de No Whiskey, qui ne suffit pourtant pas à oublier l'atonie de ce Big Talk.

3.5/10

(Epitaph/PIAS)