Pour un groupe, il y a plus ou moins deux itinéraires pour se faire connaître en live : écumer les petites salles devant une poignée de curieux ou faire chauffer les grandes scènes aux côtés de grosses pointures, bien avant d'avoir eu à prouver quoi que ce soit, le plus souvent. Un peu comme la pêche aux parrainages en pleine course présidentielle. Pour Morning Parade, tout s'est décidé l'été dernier à Moscou, jouant en première partie de Biffy Clyro à Moscou, suivi d'une prestation scénique de même ampleur à Londres. Le passage en studio pour donner corps à leur premier album semble avoir été une formalité, malgré des mois et des mois enfermés pour produire toujours plus de titres. Malheureusement, on peine à trouver au quintet britannique une quelconque authenticité sonore. Aucun mélange de styles n'est ici recherché, encore moins la volonté de surprendre. Steve Sparrow et ses gars s'essaient à de petites touches électroniques (Carousel) trop rapidement submergées par une rythmique pompiériste, à base de guitares et d'une batterie surexcitée (Under The Stars, rencontre improbable entre Muse et Kasabian).
Dans cette surenchère bonne à faire trembler les stades (Us & Ourselves ou encore la très poussive Born Alone) mais incapable de faire hérisser un poil, quelques passages plus épurés parviennent à séduire, construits sur une guitare et une voix à la sobriété bienvenue (Half Litre Bottle). Mais au final, Morning Parade ne montre guère plus que la formule déjà employée sur l'EP Under The Stars (2011), si ce n'est une curieuse impression de n'avoir rien à dire. Après un seul et unique album, c'est inquiétant.
2/10
(Parlophone/EMI)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire