jeudi 10 mai 2012

Light Asylum - Light Asylum (2012)



Deux gladiateurs arpentent l’arène, prêts à tout faire virevolter sur leur passage. Armés de mélodies synthétiques et rageuses, la terre prend les contours d’un dance floor mouvant sous leurs commandements. Que personne n’ose riposter, car Shannon Funchess et Bruno Coviello sont bien décidés à tout détruire sur leur passage. Si l’EP In Tension (2011) ne laissait aucun doute sur leurs intentions dévastatrices, ce premier album sonne plus évocateur encore. Au cas où certains voudraient s’y frotter, Shannon Funchess, de sa voix puissante et robotique, prévient : « Charge me / Charge me », répété machinalement sur la flippante Pope Will Roll. Mais pour espérer sortir indemne face à l’arsenal de guerre sonique et couillu, une seule issue : se laisser happer par les rythmes rocailleux, les boucles entraînantes qui font l’atout de Light Asylum. Le flow est ici la meilleure défense possible. Difficile d’y résister sur la fringante Angel Tongue, où le même gimmick inlassablement scandé se meut en danse enfantine et libératrice. 

Sans la classe et le groove naturel de James Murphy, Funchess et Coviello visitent les mêmes terres électro que LCD Soundsystem, avec moins de finesse cependant. Shallow Tears, ses tambours spartiates et son chant final digne d’un opéra rock, comporte tout l’ADN du son de Light Asylum : boucles tapageuses, énergie ébouriffante et grossièreté mélodique.  Le duo est certes imbattable sur ce terrain, il en devient malgré tout prévisible et facile à appréhender, tant les armes déployées se ressemblent (mêmes boucles, même chant) et ne suffisent pas à éviter le bain de sang généralisé. On se rend, regrettant un combat pas très équilibré mais somme toute heureux d’avoir tenu tête au plus vaillant.

6/10

(Mexican Summer/Cooperative Music)


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