mardi 28 juin 2011

Underground Railroad - White Night Stand (2011)


Il fut une époque, dans un monde hostile et injuste, où les Underground Railroad jouaient au Secret Palace de Montpellier devant une vingtaine de personnes. D'accord. Underground Railroad ? Le nom évoque ces systèmes de routes secrètes mis en place pour les esclaves noirs nord-américains au 19e siècle. Leur but :  rejoindre des Etats libres et regagner un semblant de liberté. Comme animés par cet épisode historique, les trois Français d'Underground Railroad (Raphael Mura, Marion Andrau, JB Ganivet) s'exilent à Londres en 2005 et ne tardent pas à recevoir les louanges de la presse britannique spécialisée. Le groupe signe alors chez One Little Indian Records (Björk, Alabama 3, Rose Kemp) puis tourne aux côtés de Deerhoof ou Albert Hammond Jr.

Trois ans après Stick and Stones (2008), Underground Railroad poursuit sa route, tout en maîtrise. Car c'est vraiment cela qui laisse coi à l'écoute de White Night Stand. Pour preuve : 8 Millimetres, ouverture. Une évidence. Underground Railroad n'en est plus au stade de la séduction factice, à lancer un premier titre faussement ahurissant pour ensuite s'écrouler comme de la ferraille. Ici, c'est fort et calibré. Les assaillir de références serait commode : We Were Slumbering sonne comme du Sonic Youth, la sublime The Orchid's Curse rappelle les débuts de Blonde Redhead… Mais injuste : la production très soignée et la lame qui taille chacun des morceaux les immunise contre toute accusation de plagiat ou de manque d'inspiration. Seule la durée de l'album, avoisinant les 50 minutes, peut leur être reprochée. A l'écoute des neuf minutes de Seagull Attack, montagne post-rock sanglante, on comprend que le tour de force de cet opus est de rester sur les rails tout en explorant des reliefs rarement admirés de ce côté-ci de la Manche.

7.5/10


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