mardi 28 juin 2011

SBTRKT - s/t (2011)


Rêvons un peu : et si cette décennie était celle de la discrétion ? Faisant fi des extravagances suintantes, des artistes comme Jamie XX ou James Blake ont eu la décence de faire profil bas. Pour mieux frapper leur coup. Délicatement. Mêmes origines d'outre-Manche, même label que les Londoniens de The XX (Young Turks), SBTRKT (le jeune homme se nomme Aaaron Jerome) suit une ligne d'attaque similaire pour proposer un premier album bien séduisant. Au groove imparable, ces onze titres empruntent autant au dubstep du cygne Blake qu'à l'électro cristalline de Sascha Ring aka Apparat. Hold On repose sur une boucle, une voix, un xylophone, et c'est tout. Résultat : une bombe pop formée de flopées éthérées, comme un clin d'oeil aux contrées solistes de Thom Yorke. Plus expansifs, les titres suivants oscillent entre une électro clinquante et une pop de magnificences. Corde d'appui : la voix d'Aaron Jerome, vernie d'une pureté qui n'est pas sans rappeler, parfois, l'organe d'Owen Pallett (notamment sur l'addictive Never Never). Sans inventer la poudre ni détruire le monde, le Britannique jonche des terrains déjà explorés par d'autres (le dubstep n'est pas né de la dernière pluie) mais y laisse bravement sa marque, sans rougir. Alors quoi ? Certes, ce premier LP n'atteint à aucun moment le sommet orgiaque attendu (Hold On et Never Never sont malgré tout de douces jouissances sonores). Il a au moins le mérite de ne pas nous engoncer dans un tournis d'expérimentations claustrophobe, desquelles on ressort bien plus souvent sonné qu'habité. Ne pas se fier à la consonance rustre de SBTRKT car derrière le front surgit tôt ou tard un tourbillon.

7/10

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